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manuel valls - Page 3

  • Espace centriste: Quel candidat pour 2017?

    Si l’on s’en réfère aux sondages et aux velléités de chacun, plusieurs candidats pourraient se positionner et revendiquer l’espace centriste en 2017.

    On trouve principalement, à droite, Alain Juppé, à gauche, Manuel Valls et au centre, François Bayrou, voire Jean-Christophe Lagarde.

     

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  • La tricoalition, une cohérence et une clarification politiques saines pour la démocratie

    Le tripartisme – et non une tripolarisation comme certains l’affirment – qui est sorti du premier tour des élections départementales (puis confirmé par les résultats du deuxième tour) et qui vient après la victoire du FN aux élections européennes; le «ni-ni» prônée par le président de l’UMP alors que son principal opposant à l’intérieur du parti est un adepte du désistement républicain, tout comme le premier ministre actuel mais qui n’a pas convaincu l’ensemble des électeurs socialistes, loin de là; l’existence des frondeurs au PS qui lorgnent plus sur une alliance avec le Front de gauche qu’avec les centristes alors qu’à l’UMP certains trouvent que le FN n’est pas aussi infréquentable et le mot «centriste» plutôt une moquerie voire une insulte: tout ce que je viens de dire et d’autres choses encore concourent à la création à terme d’une tricoalition (qui alors sera l’expression d’une tripolarisation droite-centre-gauche pour faire simple) qui aurait l’immense mérite, dans une démocratie comme la France, d’insuffler de la cohérence et de la clarification dans le débat politique et dans les choix de société au profit et dans le respect des citoyens-électeurs.

    Ainsi, il semble aujourd’hui cohérent de réunir la droite dure et radicale de l’UMP (ainsi que de groupuscules issus de celle-ci comme celui de Nicolas Dupont-Aignan) avec le Front national, les frondeurs socialistes avec le Front de gauche et les sociaux-libéraux du PS (et ceux des Radicaux de gauche et une partie des écologistes) avec les libéraux-sociaux du Centre et les gaullo-réformistes de l’UMP.

    Mais il ne s’agit pas – encore ou jamais? – de créer trois nouveaux partis mais bien d’un paysage politique à triple coalition sachant que, pour l’instant, ces nouveaux blocs ne sont pas monolithiques même s’ils ont assez de convergences internes pour être, chacun, une alliance électorale où ses composantes partagent de nombreux points de vue identiques sur la politique à mener.

    Si la gauche du PS garde des différences avec le Front de gauche tout comme la droite dure de l’UMP avec le Front national, leur proximité dans nombre de domaines et sur des questions précises est évidente, en tout cas plus évidente que la proximité avec les ailes modérées des mêmes partis.

    Quant aux sociaux-libéraux du PS et aux gaullo-réformistes de l’UMP, ils sont capables de trouver des points de convergence pour un programme de gouvernement avec la nécessaire présence des libéraux sociaux du Centre qui en sont le lien obligé, tout en gardant entre eux de notables différences.

    Cette nouvelle architecture politique aurait le mérite de la clarification et d’éviter les grands écarts ridicules auxquels plus aucun électeur ne croit réellement lorsqu’un Nicolas Sarkozy ou un Manuel Valls prétendent s’adresser à toute la droite ou à toute la gauche républicaines alors que les différentes composantes de celles-ci ne partagent plus, concrètement, les mêmes objectifs, ni les mêmes références politiques et, parfois, les mêmes valeurs.

    En outre, cela éviterait aux centristes de devoir critiquer les bonnes mesures venues des sociaux-libéraux de gauche tout en actant leur vraie proximité – et non seulement électorale – avec cette partie de la droite réformiste sans pour autant accepter à contrecœur le discours de la droite radicale conservatrice.

    D’aucuns prétendront que cette nouvelle donne politique sera difficile à mettre en œuvre.

    C’est fort probable que si elle accouche, ce sera dans la douleur.

    Mais si l’on regarde ce qui se fait à l’étranger actuellement, on assiste de l’Espagne à la Grèce en passant par l’Italie mais aussi en Allemagne ou aux Pays Bas à des bouleversements dans le paysage politique du même ordre que celui qui se dessine en France sans que l’on sache exactement s’ils iront jusqu’au bout et/ou s’ils seront durables.

    D’autres estimeront que la présence d’éléments modérateurs au PS et à l’UMP est préférable à des blocs plus radicaux tant à droite qu’à gauche.

    C’est vrai que ces modérés du PS et de l’UMP empêchent souvent ces deux partis de dériver vers la radicalité dure et de défendre des positions idéologiques extrêmes, démagogiques, populistes et clientélistes.

    Néanmoins, l’on peut voir cela différemment en estimant que les deux radicalités qui existent tant à l’UMP qu’au PS seraient, dans le cas de la tricoalition, des éléments modérateurs s’ils s’alliaient (et non se fondaient) avec le Front national et le Front de gauche, permettant au débat démocratique d’y gagner en transparence et en rationalité, ce qui serait un plus pour les citoyens et les électeurs.

    Reste que transparence et rationalité, cohérence et clarification ne sont pas des qualités naturelles du débat politique…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • «Ni-ni» et «désistement républicain» centristes: ni extrême-droite, ni extrême-gauche

    Le «ni-ni» façon Nicolas Sarkozy – ni désistement pour PS, ni pour le FN, deux partis mis sur un même pied – tourne tout aussi le dos aux valeurs de la démocratie et de la république que le «désistement républicain» à la sauce Manuel Valls – pourfendant tous ceux qui refusent sa sélectivité entre les partis à vocation totalitaire – qui fait du Front national son unique obsession en la matière tout en oubliant fort opportunément que le PS continue ses alliances avec un Parti communiste, comme c’est le cas, par exemple, à Paris, qui n’a pas tourné le dos à ses «combats révolutionnaires et internationalistes» ainsi qu’à sa fidélité aux «anticipations de Marx», comme il est écrit dans ses statuts, ceux-ci et celles-là ayant abouti dans l’histoire à des dictatures dont les tristes héros se nomment Lénine, Staline, Trotski, Mao, Pol Pot et quelques autres dont les régimes de terreur ont remplis les cimetières plutôt que développer une quelconque fraternité humaine.

    Le vrai «ni-ni», démocratique, républicain et humaniste, le véritable «désistement républicain» sont ceux qui viennent directement de la vision du Centrisme et de son principe moteur, le juste équilibre.

    C’est le barrage responsable et sans concession à tous les extrémismes qui se battent contre la démocratie républicaine libérale.

    Le communisme léniniste et son avatar le trotskisme (sans parler du maoïsme) sont deux pensées totalitaires et criminelles tout comme le sont le fascisme et le nazisme et leurs avatars (franquisme, salazarisme, pétainisme, etc.).

    Au nom de quoi, même en comparant le nombre de morts que les tenants de ces idéologies de l’exclusion et de la stigmatisation de l’autre, celui qui ne pense pas comme vous, celles d’extrême-droite seraient puantes et infréquentables et celles d’extrême-gauche seraient démocrates et républicaines?

    Même en expliquant que l’extrême-droite est le lieu de rassemblement des haineux tandis que l’extrême-gauche est celui des envieux, in fine, les idéologies développées par ces deux ennemies de la démocratie libérale aboutissent à éliminer le déviant (selon leurs critères, évidemment) après avoir supprimé sa liberté et son droit à la réussite individuelle ainsi que sa pensée a-normale (toujours selon leurs critères) et son refus de se plier aux dogmes de leurs vérités mortifères.

    En s’alliant aux démocraties pendant la Deuxième guerre mondiale après avoir signé un pacte avec Hitler, Staline a réussi le tour de force de donner une respectabilité de façade au communisme qui, rappelons-le, dès sa création par Marx et Engels, sur les traces de Babeuf et en s’inspirant de Rousseau, a été dénoncé par les penseurs les plus lucides, tel Proudhon, comme étant une idéologie criminelle et liberticide dans son essence même.

    Dès lors, les forces démocrates et républicaines doivent dire non à ces deux extrêmes.

    L’indignation du PS vis-à-vis du FN mais aussi vis-à-vis des attitudes parfois conciliantes de la Droite vis-à-vis de cette formation ainsi que le discours moral qu’il débite serait nettement plus crédibles s’il l’appliquait également à l’extrême-gauche, ce qui n’est pas le cas.

    Le «ni-ni» et de le «désistement républicain» centristes, c’est donc faire barrage aux extrêmes d’où qu’ils viennent en votant pour les partis républicains quels qu’ils soient lorsqu’une élection oppose un parti extrémiste à un parti républicain au-delà des alliances électorales du moment.

    Le seul moment où le bulletin blanc est de rigueur, où le «ni-ni» centriste s’applique lors d’un duel, c’est lorsque celui-ci oppose l’extrême-droite à l’extrême-gauche.

    Mais pour que ce «ni-ni» et ce «désistement républicain» fonctionnent de manière honnête, transparente et avec une totale efficacité (notamment en convaincant les électeurs qu’il n’y a qu’un poids et qu’une mesure), il ne doit souffrir aucun faux-semblant et hypocrisie.

    Si l’affirmation de Nicolas Sarkozy selon laquelle le PS et le FN sont deux partis que l’on peut mettre sur le même plan est une hypocrisie, les cries d’orfraie de Manuel Valls le sont tout autant alors que son parti gouverne ici ou là avec le Parti communiste.

    Dans cette histoire, on ne peut que saluer la position de Jean-Christophe Lagarde, le président de l’UDI et demander à tous les centristes de l’appliquer systématiquement lors de toutes les élections en oubliant les petits calculs personnels et politiciens.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Axe central: Centrisme, gaullisme, socialisme libéral ou seulement opportunisme?

    L’axe central qui regroupe des hommes comme Manuel Valls, François Bayrou, Jean-Christophe Lagarde, Jean-Pierre Raffarin ou encore Alain Juppé, allant de la gauche modérée à la droite modérée pourrait bien devenir l’axe incontournable de la vie politique française dans les années à venir.

    C’est dire s’il attise les appétits et amène de plus en plus d’ambitieux à s’en revendiquer afin de se l’approprier ou d’avoir une part du gâteau.

    De même, chacun y vient avec sa propre définition ou son propre positionnement politique ce qui fait que cet axe central a encore, pour l’instant, des contours flous qui devraient s’éclaircir au fil du temps s’il doit aboutir, évidemment, à une coalition en bonne et due forme de tous ceux ou d’une grande partie de ceux qui s’en revendiquent.

    Ce qui semble acté c’est que cet espace politique encore informel regroupe des libéraux venus de tous les horizons politiques qui prônent des réformes profondes tout en mettant en avant une modération dans la pratique politique, cette fameuse «médiété» chère au philosophe grec Aristote qui voyait en elle la plus grande vertu.

    Mais tous ne viennent pas avec la même vision politique et beaucoup avec comme principale ou seule motivation de se placer au bon endroit au bon moment.

    En outre, pour certains d’entre eux, il s’agit de centrisme. Pour d’autres, de gaullisme. Pour d’autres encore, d’un socialisme libéral.

    Toutes ces pensées politiques différentes sont certainement solubles en une alliance mais ont de nombreuses divergences que seule la lutte contre la radicalité et l’extrémisme ne suffit pas à réduire à néant.

    L’on peut aussi y voir un simple opportunisme, en tout cas, la volonté de préempter cet axe central en devenir pour ses ambitions présentes et futures.

    Ce pourrait être le cas pour trois des figures les plus médiatiques de celui-ci, Manuel Valls, François Bayrou et Alain Juppé.

    Personne ne remet en cause leur proximité avec le centre de la vie politique et leur attachement aux valeurs libérales, même si elles peuvent être à géométrie variable.

    Néanmoins, personne ne peut nier que ces trois personnalités ont des parcours politiques différents et que des questionnements légitimes peuvent se faire sur leur attachement à cette centralité qu’ils revendiquent.

    Manuel Valls, formé en tant que rocardien, reste, par exemple, attaché à une égalité qui n’est pas seulement des chances et issues de la méritocratie mais qui renvoie à toutes les luttes de la Gauche au cours du dernier siècle.

    Alain Juppé, venu du néo-gaullisme est, lui, un homme souvent attaché aux pouvoirs étatiques face à la société civile et où le pouvoir central conservent de très importantes prérogatives face aux pouvoirs locaux.

    François Bayrou est certainement celui qui a le plus de légitimité à se trouver sur cet axe central mais également celui qui suscite le plus grand nombre d’interrogations!

    Démocrate-chrétien et centriste revendiqué à l’UDF, il entame un virage social-démocrate lors de la création du Mouvement démocrate après les présidentielles de 2007 puis un virage gaulliste pour les présidentielles de 2012 avant de revenir vers le centre-gauche puis de se positionner au centre-droit et à revenir aux alliances avec la Droite.

    Actuellement, il est difficile de définir très exactement le lieu politique de Bayrou et ce qu’il prône.

    Et même si c’est le cas également pour Valls et Juppé, les nombreux allers-retours du président du Mouvement démocrate troublent quelque peu son image.

    En outre, que ce soit pour Juppé ou Bayrou, tout comme la social-démocratie, le gaullisme n’est pas central même si c’est ce qu’aurait voulu le faire croire le Général de Gaulle en quête d’un consensus national extrêmement large qu’il n’a pu en fait réaliser que pendant une courte période à la Libération.

    Bien sûr, que ce soit pendant la Deuxième guerre mondiale, à la Libération ou lors de son retour aux affaires en 1958, il est vrai que des gens de gauche et du Centre l’ont rejoint.

    Mais il est tout aussi vrai que le gaullisme a été principalement un mouvement de droite ce que les présidentielle de 1965 ont démontré avec éclat (avec François Mitterrand et Jean Lecanuet) puis les événements de mai 1968, sans parler de ce qui s’est passé ensuite avec les héritiers revendiqués du gaullisme, Georges Pompidou, Jacques Chirac et même Nicolas Sarkozy.

    Par ailleurs, on voit bien que c’est au nom d’un large rassemblement que Valls, Bayrou et Juppé se positionnent sur l’axe central.

    Mais ils confondent alors souvent une sorte d’union nationale ad minima (tous les modérés contre les extrémistes de chaque côté) et cet axe central.

    Ce faisant, ils participent à lui donner ses contours flous actuels.

    Dès lors, il faudra sans doute attendre les projets politiques – qui tardent mais comme toujours –, plus sûrement les programmes électoraux en vue de la prochaine élection présidentielle (et les éventuelles négociations sur ceux-ci en vue de rapprochements) des personnalités qui veulent rassembler autour de l’axe central pour savoir si, au-delà de discours, de postures et de proximités affirmées, il y a possibilité de contrat de gouvernement pour 2017, voire pour 2022.

    Ou s’il n’y avait là qu’opportunisme même si, au-delà de celui éventuel des différents protagonistes, l’axe central a bien une véritable existence politique.

    Mais il se pourrait, comme souvent dans la politique, qu’il n’y ait pas d’hommes ou de femmes capables de l’incarner.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • La bataille pour l’axe central sera sanglante

    Petit à petit, l’idée fait son chemin.

    Tant du côté de ses partisans déclarés que de ses adversaires acharnés, la possibilité de la constitution d’un axe central – qui renverrait du même coup les radicaux de droite et de gauche vers leur conservatisme et leur rivalité avec les extrêmes de chaque camp – afin de mettre sur pied une coalition libérale (modérés de droite et de gauche avec les centristes) est de plus en plus au cœur des discussions politiques.

    Pourquoi?

    D’abord parce que le paysage politique est en plein bouleversement avec la montée du Front national (crédité de 30% dans les sondages sur les prochaines élections départementales) et le désenchantement des partis politiques traditionnels et de leurs dirigeants (François Hollande est de nouveau très bas dans les baromètres d’opinion tandis que seuls 22% des Français souhaitent que Nicolas Sarkozy se présente en 2017).

    Ensuite parce que la sociologie politique nous dit qu’aujourd’hui il y a une convergence de vues plus forte entre un libéral de droite et un libéral de gauche qu’entre eux et leurs pendants radicaux et conservateurs qui sont pourtant dans le même parti qu’eux, soit à l’UMP, soit au PS.

    D’où l’espoir, pour les uns, d’une grande force libérale et sociale, réformiste et européenne, humaniste et respectueuse, et la crainte, pour les autres, d’un éclatement des partis et des repères idéologiques qui sont largement issus du système politique mis en place par la Constitution de la V° République.

    Ainsi, on peut imaginer que la mise sur pied d’une coalition centrale soit la vraie naissance d’un tripartisme avec à chacun de ses bords les radicaux qui seraient, pour une grande partie d’entre eux, en relation électorale et programmatique avec les extrêmes.

    Du côté des personnalités politiques de premier plan qui se placent pour prendre, à terme, le leadership de cet axe central, on trouve Alain Juppé, Manuel Valls, François Bayrou – mais curieusement pas Jean-Christophe Lagarde dont la grande peur est plutôt de se faire absorber par cette nouvelle force politique et qui joue parfois à outrance le particularisme de l’UDI et souhaite être reconnu comme le défenseur intransigeant d’un Centre indépendant (où il est en concurrence avec Bayrou).

    Et la bataille pour son contrôle risque d’être particulièrement sanglante.

    Dire cela semble très excessif actuellement où les sourires, les clins d’œil et les amabilités sont de mise entre les différents protagonistes qui se montrent d’une grande civilité les uns vis-à-vis des autres.

    Chacun est là, jure-t-il, croix de bois, crois de fer, si je mens je vais en enfer, pour aimer son prochain «axiste» et en faire son «compagnon» politique.

    Ainsi en est-il d’Alain Juppé et de François Bayrou qui clament partout à qui veut l’entendre qu’ils sont amis pour la vie.

    Le second jure qu’il aidera le premier à devenir président de la république en 2017 même s’il a nuancé son discours dithyrambique, ces derniers temps, envers son ami girondin parce qu’il s’est rendu compte qu’après sa traversée du désert suite à son mauvais score à la présidentielle de 2012, il avait une carte à jouer et une chance à la prochaine échéance élyséenne.

    Quant au premier, il trouve parfois le soutien de son ami béarnais un peu encombrant dans son bras de fer avec Nicolas Sarkozy et, surtout, par rapport aux militants de l’UMP, voire un peu trop «si ce n’est toi qui y va, ce sera moi» qui, décodé, signifie «j’ai une envie furieuse d’y aller et je parie sur ton échec lors des primaires de la Droite pour te remplacer comme héraut de l’axe central».

    Car, ne l’oublions pas, Juppé et Bayrou, tout comme Manuel Valls, Jean-Christophe Lagarde ou Hervé Morin et, pourquoi pas, Jean-Louis Borloo par ailleurs, sont aussi et avant tout des hommes ambitieux qui lorgnent le même espace politique, au centre où se trouve le point d’équilibre de ce fameux axe central.

    Et si tous ceux-ci doivent s’allier pour donner vie et consistance à cet axe, il n’y aura donc qu’un chef, in fine.

    C’est la loi du genre.

    Et chacun a, non seulement, envie d’être celui-là mais possède également des arguments pour prétendre être l’heureux élu.

    Dès lors, il y aura bataille.

    Elle sera d’abord feutrée, voire peu visible mais réelle comme c’est le cas actuellement, mais elle finira en opposition frontale, car il ne peut en être autrement au vu des personnalités en présence et du fait qu’il n’y aura pas de place pour tout le monde sur le trône du Mont Olympe central…

    Il est difficile de dire qui va gagner tant nombre de paramètres sont encore difficiles à définir et sur ceux que l’on connaît, des événements plus ou moins prévisibles peuvent changer la donne à tout moment.

    Par exemple, la position d’Alain Juppé qui semble très forte au vu des sondages et de l’exposition médiatique de l’intéressé, pourrait se dégonfler très rapidement au moindre couac, tellement l’ancien premier ministre est obligé de jongler avec les idées, les positionnements et les personnalités qui le soutiennent pour n’heurter aucun de ses électorats potentiels dont il aura besoin pour s’imposer.

    A l’inverse, la position de François Bayrou pourrait se raffermir dans les mois qui viennent, d’autant que les médias ne l’ont pas abandonné et que sa fonction de premier édile de Pau suscite souvent des compliments.

    Quant à Manuel Valls, tout dépendra des résultats de son action ou, à tout le moins, de sa capacité à démontrer qu’il a tout tenté, qu’il avait raison d’aller dans la direction où il est allé et que l’’échec, s’il y a, n’est pas de sa responsabilité.

    Jean-Christophe Lagarde part de plus loin et sa stratégie ne semble pas, pour l’instant, d’occuper ce terrain du rassembleur d’un axe central.

    Cependant, il n’est pas hors jeu, tout comme Jean-Louis Borloo, s’il lui prenait l’envie de revenir en politique…

    Peut-être d’autres personnalités politiques émergeront dans les mois et les deux années qui viennent.

    Tout ce que l’on sait, c’est que si constitution d’un axe central il y a, les prétendants à l’incarner seront nombreux et ne se feront pas de cadeaux.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • La législative du Doubs nouveau révélateur de l’axe central

    On a souvent parlé ici de l’axe central, allant des sociaux-libéraux du PS aux libéraux réformistes de l’UMP en passant par les libéraux-sociaux des partis centristes (UDI et Mouvement démocrate), c’est-à-dire d’Alain Juppé à Manuel Valls en passant par Jean-Christophe Lagarde et François Bayrou pour parler de ses «têtes d’affiche».

    Cet axe n’est pour l’instant qu’une convergence de vues et de partage d’analyses sur la situation politique, économique, sociale et sociétale, procédant, plus profondément, d’un attachement aux principes et aux valeurs de la démocratie républicaine mais aussi à ceux et à celles d’une société de la liberté, de la responsabilité et de la solidarité, ainsi que dans la volonté de s’inscrire dans le phénomène de la mondialisation tout en voulant la rendre plus humaniste.

    On ne sait pas encore quand ou même si il se concrétisera en une alliance en bonne et due forme qui pourrait se sceller à l’occasion de l’élection présidentielle de 2017, voire, plutôt, des législatives qui suivront si le vainqueur de la première nommée décide de construire une nouvelle majorité présidentielle que celles que l’on a connues jusqu’à présent depuis le début de la V° République.

    En tout cas, quel que soit le scénario, il devra recevoir l’évidente onction du suffrage universel pour être légitime aux yeux des Français.

    Les protagonistes, tout en reconnaissant qu’ils ont nombre d’affinités et qu’ils sont d’accord sur beaucoup de mesures à prendre pour moderniser et redynamiser le pays face aux défis du XXI° siècle, refusent pour la plupart d’envisager ce regroupement qui serait le fait majeur de la politique française depuis celui du Gaullisme en 1958, pensée centrale jusqu’en 1981et qui continua à être une force majeure au moins jusqu’à la création de l’UMP en 2002.

    Cependant, tout indique dans les faits que cet axe central est bien une réalité qui se dessine au fur et à mesure des événements, petits ou grands.

    Ainsi, il est sûr que la législative partielle dont le premier tour vient de se tenir dans la 4° circonscription Doubs n’est pas un scrutin crucial pour la république.

    Néanmoins, la nouvelle première place du Front national et l’élimination du candidat de l’UMP pour le second tour qui opposera l’extrême-droite à un socialiste a relancé le débat sur le front républicain pour faire barrage aux extrêmes.

    Et entre ceux qui, à droite et au centre sont pour et ceux qui sont contre ce regroupement circonstanciel des partis républicains face aux partis extrémistes, on retrouve la frontière entre ceux qui font partie de cet axe central informel et ceux qui sont à sa droite.

    Evidemment les centristes ont immédiatement annoncé par la voie de Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, qu’ils feraient barrage à la candidate du Front national.

    Du côté de l’UMP, un clivage est tout de suite apparu entre partisans du front républicain et ses adversaires.

    Dans le premier camp on retrouve sans surprise Alain Juppé, Dominique Busseraud, Jean-Pierre Raffarin, Nathalie Koscuisko-Morizet, par exemple.

    Dans le deuxième, et toujours sans surprise, on retrouve Thierry Mariani, Laurent Wauquiez, Henri Guaino, François Fillon et Nicolas Sarkozy, entre autres.

    D’un côté les libéraux réformistes de l’UMP, de l’autre les tenants d’une droite dure et radicale.

    D’un côté ceux qui souhaitent une véritable alliance avec le Centre et plus éventuellement et ceux qui estiment que l’UMP doit aller chercher ses voix du côté du Front national.

    Il serait erroné de ne voir ici que des agitations électoralistes.

    C’est bien à des différences politiques parfois profondes que l’on a affaire.

    Dès lors, ce sont bien la composition des partis actuels tant à droite qu’à gauche ainsi que les alliances qui ne paraissent plus en phase avec la réalité du pays.

    Ainsi, il serait certainement plus clair pour les électeurs si à côté d’une gauche et d’une droite assumées (et de leurs avatars dangereux des extrêmes), on trouvait un axe central qui refuse l’étatisme, le repli identitaire ainsi que le refus de l’ouverture au monde tout en proposant un ambitieux projet humaniste au pays.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Les centristes et la bataille des gauchesTsipras-Macron

    A voir et à entendre la joie des communistes («un vrai bonheur» pour Pierre Laurent, secrétaire général du PC), des gauchistes («un moment historique», «c’est admirable» pour Jean-Luc Mélenchon du Front de gauche, «il faut comprendre la révolte grecque» pour Olivier Besancenot du NPA) et des tenants de la gauche de la gauche («une très grande source d’espoir» pour Benoit Hamon) après la victoire de Syriza – une coalition de partis d’extrême-gauche ainsi que de déçus du Pasok, le parti socialiste dirigée par Alexis Tsipras – lors des législatives grecques, mais aussi la satisfaction de l’extrême-droite de Nicolas Dupont-Aignan («le bonheur en Grèce») à Jean-Marie Le Pen («même sens que le combat que nous menons») en passant par Florian Philippot («belle espérance»), on peut mesurer le problème populiste et extrémiste qui menace l’Europe d’autant que la troisième formation désormais la plus importante au Parlement d’Athènes est Aube dorée d’obédience nazie.

    Et n’ayant pas obtenu la majorité absolue, Syriza devrait s’allier à une formation de droite radicale nationaliste et anti-européenne, les «Grecs indépendants».

    La boucle est donc bouclée et voilà un moment bien préoccupant pour les tenants d’une démocratie républicaine libérale que sont les centristes.

    Ainsi que pour les tenants d’une Europe unie et forte, capable d’être une puissance économique et politique du XXI° siècle.

    Bien évidemment, il faut relativiser cette victoire dans un petit pays de l’Union européenne d’un peu moins de onze millions d’habitants et qui vit au-dessus de ses moyens depuis son indépendance en 1822.

    Néanmoins, la déferlante Syriza pose aussi la question de savoir où en est la gauche française, notamment le Parti socialiste qui, soi-disant, est en train de faire sa mue et de laisser ses oripeaux idéologiques pour épouser le réel et s’essayer au réformisme pragmatique prôné par le Centrisme.

    Moins dithyrambiques que leurs amis communistes ou d’extrême-gauche, les responsables socialistes, gênés aux entournures, ont cependant salué la victoire d’une formation de gauche à l’image du premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis («la victoire d’un parti de gauche est toujours une bonne nouvelle pour le Parti socialiste»), du député Julien Dray («l’ensemble de l’Europe devra entendre ce que dit le peuple grec») ou du secrétaire national à l’Europe, Philip Cordery (qui «se félicite de la victoire des forces de gauche en Grèce» ce qui est «une bonne nouvelle pour le peuple grec»).

    Car, au même moment, ironie de l’histoire, où une gauche radicale populiste, démagogique et irresponsable connaît la victoire en Grèce, le gouvernement de gauche en France présente au Parlement sa loi Macron, du nom du ministre de l’économie, sensée démontrer le tournant social-libéral et donc responsable du socialisme à la française incarné également et surtout par Manuel Valls.

    Une loi Macron qui veut libérer l’économie française de ses carcans avec des mesures souvent intelligentes – même si elles ne vont pas assez loin dans la réforme – pendant que le programme de Syriza, lui, tourne le dos allègrement à la réalité en promettant de raser gratis comme au bon vieux temps des 110 propositions de François Mitterrand en 1981.

    En Grèce, le réveil sera sans doute aussi difficile voire plus (la situation de la Grèce étant autrement plus dégradée) qu’il le fut en France lorsque Mitterrand du prendre le tournant de la rigueur en 1983.

    D’autant que le risque de la déception pourrait ouvrir une voie royale à Aube dorée, le Parti nazi auprès duquel notre Front national semble être bien timoré!

    En France,  il est évident que les partis centristes ne peuvent s’allier de quelque manière que ce soit à une gauche française à la mode «Syriza», archaïque, populiste, démagogique, anti-européenne et antilibérale.

    En revanche, ils peuvent trouver nombre de points communs à une gauche «Macron-Valls».

    Encore faut-il que cette ligne politique s’impose au PS, ce qui n’est pas gagné pour l’instant, et que les compromis que Manuel Valls et Emmanuel Macron vont devoir consentir à l’aile gauche de leur parti ne tuent pas toutes les bonnes intentions qui se sont fait jour depuis un an.

    C’est d’ailleurs à cette capacité de continuer sur la voie de la réforme en refusant la facilité d’une fuite en avant que propose Syriza qu’il sera possible aux centristes de discuter d’une alliance gouvernementale éventuelle avec cette nouvelle gauche libérale française qui semble en train de se constituer.

    Car ce n’est pas le flou artistique centriste qui empêche aujourd’hui des rapprochements et la constitution d’un axe central Valls-Lagarde-Bayrou-Juppé mais bien les multiples adresses du Parti socialiste où l’on tient des discours contradictoires dont certains sont totalement antinomiques avec les valeurs et les principes du Centre.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le Centrisme en France en 2015. Le Centre à la recherche de crédibilité

    - UDI, envol ou stagnation?

    Créée en 2012, l’UDI a du affronter deux examens de passage en 2014.

    Le premier a été constitué des rendez-vous électoraux où la confédération regroupant plusieurs partis centristes et de droite modérée, a obtenu des résultats satisfaisants mais sans plus.

    Néanmoins, ces derniers ont démontré qu’elle pouvait avoir une existence électorale, ce qui n’était pas gagné d’avance après la forte déconvenue des centristes en 2012.

    Le deuxième a été l’élection d’un nouveau président après le départ de son fondateur, Jean-Louis Borloo.

    Si la campagne a été peu consensuelle et loin d’être amicale, elle n’a pourtant pas dégénéré en un pugilat comme beaucoup pouvaient le craindre.

    Le deuxième tour entre deux frères ennemis, Hervé Morin et Jean-Christophe Lagarde, s’est déroulé dans un climat tendu mais le perdant, Morin, n’a pas quitté le navire, ce qui était une des possibilités envisagées par les observateurs.

    Pour autant, le vrai rendez-vous de l’UDI se déroulera à la fois en 2016 et en 2017 avec l’annonce d’une éventuelle candidature pour les présidentielles et la capacité de la formation centriste lors des présidentielles et des législatives d’avoir de bons résultats et de peser avant et après sur la politique du pays.

    En 2015, les élections départementales et régionales seront sans doute pour l’UDI du même acabit que les municipales et les sénatoriales de 2014, c’est-à-dire des résultats encourageants mais pas mirifiques.

    Mais ce qui occupera – ou devrait occuper – la direction et les militants sera la consolidation du parti et la possibilité pour les différents courants et les différentes personnalités de coexister, voire de vivre ensemble sereinement.

    De ce point de vue, le lancement d’une réflexion sur le projet politique et le programme électoral en vue de 2017 pourrait être un élément positif pour rapprocher les personnalités et éviter des clashs.

    Mais rien n’est gagné d’avance et la survenance de dissensions et de dissidences n’est pas à exclure.

    Reste que celui ou ceux qui prendront le risque de mettre en péril l’UDI pourraient en payer le prix fort politiquement parlant.

     

    - Lagarde peut-il réussir?

    Jean-Christophe Lagarde est donc devenu le nouveau président de l’UDI, poste qu’il convoitait et qui était essentiel pour lui faire prendre une nouvelle dimension politique.

    Sa victoire avec près de 54% des voix ne souffre aucune discussion même si elle n’est pas assez massive pour l’installer comme un leader indiscutable et indiscuté.

    Néanmoins, sa campagne et ses premiers pas en tant que leader de la confédération ont été réussis mais ils n’ont pas levé les interrogations sur ses capacités à diriger l’UDI ainsi qu’à devenir une personnalité politique nationale de premier plan.

    D’autant qu’il est loin de faire l’unanimité à l’intérieur du parti et que les articles et autres reportages sur sa gestion de la ville de Drancy et de la fédération UDI de Seine-Saint-Denis ont été loin d’être élogieux, pointant des comportements limites et des pratiques peu démocratiques.

    Bien sûr, les renseignements sur lesquels se sont appuyés les journalistes sont souvent venus du camp d’Hervé Morin et de ses amis mais la personnalité de Lagarde ainsi que sa façon d’agir et de parler alimentent assez facilement les doutes et les suspicions journalistiques.

    Il semble évident qu’un des modèles politiques de Jean-Christophe Lagarde, auquel il fait peu référence, est Nicolas Sarkozy et sa façon d’agir à la hussarde, tant à l’intérieur de l’UDI que dans ses prises de position.

    Ainsi, il n’a pas de mots assez durs pour fustiger la «mollesse» des centristes pour indiquer qu’il n’est pas de cette espèce, préférant le coup de poing politico-médiatique.

    Mais cette façon d’agir est loin d’être la vision centriste de la politique alors qu’elle l’est largement pour celle de la Droite, ce qui peut braquer une partie de l’électorat qui vote pour le Centre.

    Dès lors, Jean-Christophe Lagarde devra démontrer que l’on peut avoir un comportement agressif dans le bon et le mauvais sens du terme tout en étant capable de délivrer un message humaniste qui a du sens, ce qui est son leitmotiv selon ses propos.

    Les dérapages verbaux font partie intégrante de sa stratégie politique et de sa personnalité.

    Reste à savoir s’ils lui ouvriront un avenir radieux ou, au contraire, le mettront en total porte-à-faux avec le courant de pensée politique qu’il veut représenter.

    Mais il faut cependant louer le fond de son discours lorsqu’il reprend les fondamentaux centristes trop souvent oubliés par d’autres, tant à l’UDI qu’au Mouvement démocrate, ainsi que sa farouche détermination à construire un Centre indépendant et une UDI forte.

    En revanche, ses déclarations sans nuance sur moult sujets d’actualité demeurent problématiques pour l’image de son parti.

     

    - Mouvement démocrate, enlisement ou résurrection?

    Que va devenir le Mouvement démocrate?

    La question est assez récurrente depuis 2007 tant le parti fondé par François Bayrou pour remplacer l’UDF ne parvient pas à se développer du fait même qu’il a été créé avant tout pour permettre à l’ambition présidentielle de son président de se réaliser, ce qu’il n’a pu faire jusqu’à présent.

    Reste que l’échec de 2012 où François Bayrou n’est pas parvenu à dépasser les 10% de voix mais surtout les échecs à répétition lors de toutes les autres élections nationales auxquelles il a participé n’ont pas signé son arrêt de mort que beaucoup prédisaient.

    Pour expliquer cela, bien sûr, il y a ces militants totalement dévoués à leur chef, une anomalie dans l’espace centriste mais aussi une certaine résilience de ces centristes qui estiment que le MoDem est aujourd’hui le seul parti qui représente le Centre indépendant et qui ne veulent pas entendre parler d’un ralliement à l’UDI qui, selon eux, est composé de gens qui ont trahi la cause centriste en 2007, lors du second tour de la présidentielle, qui a amené à la création du Nouveau centre et à son soutien sans faille pendant cinq ans à Nicolas Sarkozy que François Bayrou, de son côté, critiquait sans relâche.

    Le retour à droite du Mouvement démocrate pose malgré tout des questions sur son avenir.

    Aujourd’hui, il est plus dans une sorte de doublon avec l’UDI que de concurrence sur des lignes politiques différentes.

    Mais les rancœurs étant tenaces tant à l’UDI qu’au MoDem, on ne voit pas encore une réunification de la famille centriste dans une seule formation.

    Du coup, le Mouvement démocrate ne va pas disparaître, sans doute, avant 2017.

    Après, c’est une autre histoire.

     

    - Quid de l’avenir présidentiel de François Bayrou?

    Trois tentatives, trois échecs dès le premier tour, surtout une descente vertigineuse entre la troisième place de 2007 avec 18,7% des voix et la quatrième de 2012 avec moins de 10% des voix, loin derrière les candidats du PS et de l’UMP mais aussi, nettement plus grave, du Front national.

    Dans ce cadre, on peut légitimement se poser la question de savoir si François Bayrou a encore un avenir présidentiel.

    2015 sera peut-être une année charnière pour apporter des éléments de réponse dans un sens ou dans un autre.

    Aujourd’hui, les choses semblent claires puisque François Bayrou affirme avoir fait allégeance à Alain Juppé s’il est candidat.

    Mais, car il y a un mais, si l’ancien premier ministre de Jacques Chirac et actuel maire de Bordeaux ni va pas, alors il laisse ouverte la porte à sa propre candidature.

    Le président du Mouvement démocrate, qui a ressuscité politiquement avec son élection à la mairie de Pau, estime sans doute qu’il a encore ses chances puisqu’il demeure dans le peloton de tête des baromètres des politiques les plus appréciés des Français.

    S’il se présente en 2017, il compte jouer le rejet, à la fois, de Hollande et de Sarkozy et la peur de Le Pen pour arriver en tête des candidats démocrates au premier tour et comme seul rempart à l’extrême-droite au second.

    Un challenge qui n’est pas impossible mais qui ne semble pas le plus probable.

     

    - L’Alternative, disparition ou dynamique?

    L’Alternative, cette «organisation coopérative» mise en place en 2013 par Bayrou et Borloo pour rapprocher le MoDem et l’UDI a-t-elle encore un avenir? Ou, plutôt, a-t-elle encore un intérêt?

    Sa seule utilité jusqu’à aujourd’hui a été d’être un cartel électoral qui a permis des listes communes entre les deux partis centristes aux européennes.

    Mais le résultat a été très décevant, moins de 10% des voix et une quatrième place derrière le FN, L’UMP et le PS, dans une élection où, pourtant, les thèses centristes rencontrent généralement une plus forte adhésion.

    Dès lors, on peut se demander à quoi sert l’Alternative d’autant que lorsque l’on parle des élections départementales et régionales de 2015, c’est pour indiquer la constitution de listes communes UMP-MoDem- UDI sans aucune mention pour l’organisation coopérative.

    Peut-être que l’Alternative ne sera pas dissoute – on ne sait jamais, elle pourrait servir – mais on ne voit pas pourquoi elle deviendrait autre chose que ce qu’elle est actuellement.

     

    - Centristes de l’UMP, à quoi vont-ils servir?

    Depuis la création de l’UDI, les centristes de l’UMP sont une sorte d’anomalie politique d’autant que, malgré les efforts d’un Jean-Pierre Raffarin ou de quelques autres, on ne les entend peu, qu’ils ont peu d’idées et que leur seule ambition semble être, à la fois, de tenter d’exister dans le parti et de ne pas perdre leurs mandats électifs afin de ne pas disparaître du paysage politique.

    Pour autant, malgré cette totale marginalisation à l’intérieur de l’UMP, ils ne se sont pas ralliés en masse à l’UDI, loin de là.

    A part les troupes de Borloo venues de l’UMP – et encore pas toutes – les prises de guerre ont été limitées à quelques personnes en rupture de banc avec le parti de droite (Méhaignerie, par exemple). Et celles-ci ont eu lieu en 2012.

    Même l’élection à la présidence de l’UMP de Nicolas Sarkozy avec un discours très à droite et un mépris pour les centristes (mais pas pour leurs voix) n’a causé aucun départ de ces derniers vers l’UDI.

    Ce n’est donc pas en 2015 que l’on devrait assister à des retrouvailles des centristes de l’UMP avec ceux de l’UDI et du Mouvement démocrate.

    Mais les centristes de l’UMP ou ceux qui se prétendent centristes seraient bien inspirés, parfois, de marquer leur différence ou leur originalité, ce qu’ils font de moins en moins, se laissant lentement aspirer pour ne devenir que des droitistes modérés, ralliés à l’un ou l’autre des leaders de l’UMP.

     

    - Juppé peut-il séduire les centristes?

    Alain Juppé veut avoir les centristes avec lui pour devenir président de la république. Mais, a-t-il tenu à préciser alors que personne ne le lui demandait, il n’est pas centriste.

    Dont acte.

    C’est vrai que le gaullo-radicalisme modéré de Juppé peut séduire les centristes d’autant que l’homme se veut réformiste à l’inverse de son mentor, Jacques Chirac, qui repoussa, après la cuisante défaite des législatives de 1997, toute idée de modernisation de la société française lors de ses deux mandats pour ne froisser personne.

    Si François Bayrou s’est déjà rallié à Alain Juppé, ce n’est pas encore le cas de l’UDI même si certains à l’intérieur de la confédération comme Hervé Morin seraient prêts à le faire.

    Cependant, les trois autres candidats à la présidence, dont le vainqueur (Fromantin, Jégo, Lagarde) sont loin de vouloir remettre les clés de l’UDI à Alain Juppé.

    Ce dernier devra donc faire des efforts pour les convaincre et 2015 verra sans doute des initiatives dans ce domaine de la part du maire de Bordeaux.

     

    - Valls peut-il créer une nouvelle majorité de centre-gauche?

    Manuel Valls a occupé le terrain politique en 2014 avec, entre autres, sa volonté d’ouvrir la majorité présidentielle au centre.

    Les partis centristes ont répondu avec une fin de non recevoir mais le premier ministre de François Hollande voit sans doute plus loin qu’une entrée de quelques personnalités du Centre dans son gouvernement.

    C’est à une recomposition politique qu’il veut s’atteler.

    Issu du courant rocardien du PS, celui-là même qui, en 1988, avec son fondateur, Michel Rocard, comme premier ministre, fit entrer des centristes dans un gouvernement de gauche, il sait que ce qui rapproche les sociaux-libéraux dont il fait partie et les libéraux sociaux que sont les centristes est plus important que ce qui rapproche les premiers nommés de la gauche radicale et de la vieille gauche arc-boutée sur des visions périmées de la société.

    Cette recomposition, Manuel Valls la voit pour 2017 et la présidentielle, ou, si ce n’est pas encore possible, pour les années d’après.

    Les convictions de Manuel Valls en la matière ne peuvent être niées.

    Depuis des années, il plaide pour une ouverture du PS vers le Centre. Cependant, dans sa vision actuelle, il faut que ce soit les centristes qui se rallient plutôt que d’une nouvelle organisation du paysage politique.

    C’est pourquoi il semble peu probable qu’une nouvelle majorité de centre-gauche voit le jour en 2015 mais il sera intéressant de voir quelles seront les évolutions en la matière et si un dialogue va ou non s’instaurer entre les deux parties.

     

    - Axe central, plus qu’un feu de paille?

    Y a-t-il un axe central en gestation en France qui regrouperait les centristes, les sociaux-libéraux du PS (voire certains sociaux-démocrates) et les réformistes de l’UMP?

    S’il est un peu trop tôt pour l’affirmer, en tout cas, les convergences idéologiques existent bel et bien.

    Les difficultés dans lesquelles se trouve le gouvernement de Manuel Valls et le vraisemblable changement de majorité en 2017 (ou avant), ne facilitent guère une reconstruction du paysage politique dans les deux années qui viennent.

    Cela dit la radicalisation d’une partie de l’UMP et du PS, la montée des extrémismes populistes et poujadistes ouvrent enfin cette discussion sur les valeurs communes à cet espace central où pourrait se constituer cet axe central.

    Quoi qu’il en soit, ce sera par une alliance électorale sur un projet et une légitimité issue du suffrage universel que cet axe pourra exister un jour, sinon il ne sera qu’un objet politicien sans grand avenir.

     

    - Front national, le Centre devant ses responsabilités

    Les centristes luttent depuis toujours contre les clientélismes, tous les clientélismes qu’ils viennent de la Gauche ou de la Droite.

    De ce point de vue, ils sont les mieux placés pour lutter contre ces extrémismes qui s’appuient sur les pires penchants d’une partie de l’électorat et qui gagnent du terrain chaque année en France, qu’ils viennent de la Droite ou de la Gauche.

    Il faudra se rappeler de cette année 2014 où, pour la première fois, un parti d’extrême-droite est arrivé en tête d’une élection nationale en France, en l’occurrence les européennes.

    Les partis centristes doivent donc être le fer de lance d’une lutte contre l’obscurantisme du Front national et de son projet rétrograde pour la France ainsi que pour sa vision totalement opposée à celle humaniste du Centre.

    Jusqu’à présent, tant au Mouvement démocrate qu’à l’UDI, les comportements sont globalement exemplaires face au FN à part quelques exceptions vite réprimées.

    Mais le Centre ne doit pas relâcher la pression et entraîner avec lui tout ce que le pays compte de démocrates.

     

    - Les centristes à la recherche de crédibilité

    Où sont les partis centristes et que veulent-ils?

    Voilà deux questions au cœur même de la problématique politique que rencontre le Centre.

    Dans les sondages, les Français se disent proches du Centre et de ses valeurs humanistes et aiment bien les leaders centristes identifiables comme Bayrou ou Borloo, par exemple.

    Ils ont même placé une centriste, Simone Veil, comme leur personnalité préférée.

    Oui, mais voilà, lors des élections, les partis centristes sont loin derrière ceux de gauche et de droite.

    Il faut dire qu’il est souvent difficile à l’électeur de savoir où se trouvent les centristes.

    Le récent revirement de François Bayrou d’une proximité à gauche vers un ralliement avec la Droite ou le brandissement par l’UDI de son indépendance alors qu’elle se dit dans une alliance «naturelle» avec la Droite, ne sont pas fait pour l’éclairer.

    De même, il a du mal à savoir ce que les partis centristes proposent en matière économique, sociale, sociétale ou internationale pour permettre de recréer les conditions d’un vrai progrès humaniste en France.

    Notre électeur les voit s’opposer frontalement au gouvernement de Manuel Valls alors qu’ils parlent de trouver des consensus et d’avoir une position constructive, ce qui n’est pas non plus très clair.

    La récente déclaration de Jean-Christophe Lagarde affirmant que l’UDI voterait contre toutes les mesures contenues dans la loi Macron alors que des membres de son parti disaient le contraire comme Jean-Christophe Fromantin, est malheureusement caractéristique d’un positionnement flou sachant qu’en matière de mariage homosexuel, c’est Lagarde qui a voté avec le gouvernement et Fromantin qui s’est violemment opposé, étant même un des leaders des manifestations contre cette mesure.

    Si les centristes veulent que les Français votent pour eux en masse en 2017, il va falloir qu’ils leur donnent de bonnes raisons pour le faire.

    Donc qu’ils expliquent qui ils sont et ce qu’ils veulent dès 2015.

    Et que cela ait du sens.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le grand écart gaucho-centriste de monsieur Valls

    Le courage politique a toujours une limite, malheureusement.

    Si John Kennedy avait écrit un petit traité sur le sujet en 1957 afin de donner du fond à sa carrière politique et à sa future candidature présidentielle, c’est qu’il est l’ingrédient essentiel d’une politique responsable en démocratie, sachant que les intérêts divergents dans la société seront toujours prompts à détruire toute velléité de réforme.

    C’est d’ailleurs pourquoi, ni la Droite, ni la Gauche (et, a fortiori les extrêmes de droite et de gauche) englués dans leurs clientélismes ne sont capables d’aller jusqu’au bout de leurs prétendues ardeurs réformistes et d’abandonner leurs grands serments volontaristes.

    C’est pourquoi, seuls les centristes, dans une vision de juste équilibre, peuvent y parvenir… lorsqu’ils ont le courage de le faire.

    Manuel Valls avait semblé vouloir être courageux en se déplaçant vers l’espace central.

    Mais son discours devant l’institut Jean Jaurès sur l’égalité vient rappeler que l’on ne s’affranchit pas de ses clientélismes aussi simplement et facilement que cela.

    Bien sûr, le premier ministre a tenté de jongler entre l’égalité des chances, l’égalité ontologique que la société doit s’efforcer de garantir à tous, et l’égalité sociale dans la redistribution et surtout le nivellement.

    Ainsi, s’il a rappelé que la Gauche table avant tout sur une redistribution afin de permettre une égalité sociale, il a estimé qu’une «prédistribution» était préférable.

    Derrière de barbarisme que n’aurait pas renié une Ségolène Royal, il parle simplement de l’égalité des chances qui est à la base de la démocratie libérale et que défendent le Centre et le Centrisme qui, non seulement, peut éviter les excès d’une redistribution mais permettre à chacun de se réaliser sans être dans l’assistance et la dépendance étatique.

    Du coup, il a certainement brouillé son message à destination avant tout du PS et de ses militants pour les rassurer sur sa défense des valeurs socialistes.

    Néanmoins, il a tenu à affirmer que la Gauche c’est l’égalité avant la liberté, c’est-à-dire une vision où la différence individuelle doit passer après la ressemblance collective, où l’égalitarisme précède le libéralisme.

    De ce point de vue, son social-libéralisme semble viser moins à libérer les énergies qu’à les encadrer, moins à encourager l’initiative individuelle qu’à la circonscrire.

    Ce qui indique, par ailleurs, une limite aux réformes en cours qui seront bornées par ce principe d’égalité sociale qui peut paralyser toute initiative allant au fond des problématiques qui empêchent le pays de se moderniser et d’aller de l’avant.

    A moins que Manuel Valls finasse avec sa majorité en lui faisant prendre des vessies pour des lanternes, ce qui n’est pas à exclure.

    Tenir un discours pendant que l’on agit à l’opposé ou, tout au moins, que l’on prend une grande liberté avec les principes qu’il contient est vieux comme la politique.

    Cependant, il est aussi caractéristique d’un manque du courage qui est de dire ce qui est afin de se réfugier dans des discours alambiqués ce qui, in fine, mécontente tout le monde et permet toutes les interprétations.

    Et quand on voit les résultats d’un sondage de l’institut CSA que 84% des personnes interrogées estiment qu’il faut transformer la France «radicalement» ou «en profondeur» mais qui ne veulent en réalité ne pas toucher majoritairement au fameux et désormais fumeux «modèle social français» moribond ce qui fait dire au quotidien Le Monde que «les Français veulent tout changer sans que rien ne bouge»...

    Il faudra bien que Manuel Valls sorte de son ambiguïté s’il veut être à l’origine d’une recomposition majeure du paysage politique français en réunissant une majorité de progrès et réformiste qui construit sur des bases solides la France du XXI° siècle.

    Bien sûr, personne ne lui demande de ne plus être de gauche ou d’abandonner sa fibre sociale et de devenir centriste.

    Pour autant, il doit continuer à se convertir au pragmatisme et au réalisme pour pouvoir prétendre faire alliance avec le Centre comme il a affirmé le souhaiter.

    Mais il faut convenir qu’il ne doit pas être le seul, tant à Droite qu’à Gauche, à jouer cartes sur table et à, enfin, être courageux au lieu de le dire.

    Il serait d’ailleurs de bon aloi que les centristes montrent l’exemple et la voie à suivre…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Les centristes et leur destin

    Les centristes sauront-ils prendre leur destin en main ou se montreront-ils incapables de jouer collectivement et d’être présents lors des prochaines présidentielles de 2017?

    La réponse à cette question conditionnera leur capacité à gouverner et/ou à peser sur le débat politique quoi qu’il arrive.

    Elle sera aussi importante sur le rapport de force qui s’instaurera dans les prochaines années avec les tentations de radicalisation de la Droite, la menace de l’extrême-droite et, plus généralement, les dérives populistes et démagogiques qui impactent tous les bords politiques.

    Le premier challenge qui attend les centristes est celui de l’union, de l’écriture d’un projet politique, de la réflexion sur un programme électoral, c’est-à-dire celui de la cohésion de l’espace centriste.

    Le deuxième challenge sera celui des alliances politiques et de l’attitude face à l’élection la plus importante de la vie démocratique de la V° République, la présidentielle où ils auront le choix entre présenter un candidat indépendant, participer à la primaire de l’opposition avec l’UMP ou de faire ni l’un, ni l’autre.

    Or donc, le premier challenge concerne la capacité d’union des centristes.

    Sans parler des centristes qui sont à l’UMP et d’autres qui se trouvent dans la majorité actuelle, la refondation du Centre dans une réunion des différents courants centristes indépendants ne va pas de soi.

    Outre la séparation entre le Mouvement démocrate et l’UDI que la création de l’Alternative n’a absolument pas réduite, les diverses chapelles à l’intérieur de la confédération qu’est l’UDI vont avoir beaucoup de mal à cohabiter ensemble dans les mois qui viennent.

    La victoire de Jean-Christophe Lagarde sur Hervé Morin pour la présidence de la formation de centre-droit n’a pas permis, comme on le supposait et on le craignait, de renforcer l’unité.

    Il suffit de voir l’organigramme de la nouvelle direction concoctée par Lagarde où les partisans de Morin sont marginalisés pour les rares qui auront une fonction de direction ou d’entendre ce dernier lancer des piques sans arrêt à l’encontre de son concurrent victorieux et de toutes ses initiatives, prenant un malin plaisir à dire le contraire de ce qu’il vient de déclarer pour s’apercevoir que la tâche de rassembler l’UDI pour qu’elle se tourne vers ce qui est sa fonction et son objectif, la conquête du pouvoir et la mise en place d’une politique centriste ne va vraiment pas de soi.

    Sans oublier que François Bayrou, qui a intérêt en une UDI faible et divisée, ne manquera pas d’attiser les rivalités entre ces deux anciens lieutenants.

    Et pour que cette conquête puisse avoir lieu, il faut évidemment un projet politique et un programme électoral qui permettra enfin aux Français de distinguer vraiment le Centre de la Droite et de la Gauche.

    Mais ceux-ci ne pourront être élaborés que dans une union où tous tireront dans le même sens et non dans des directions opposées.

    Comment écrire des textes si importants quand des chicaneries empêchent la réflexion de fond?

    Le challenge de la cohésion de l’espace centriste est donc loin d’être gagné à l’heure actuelle.

    Néanmoins, l’espérance de gagner les élections et de gouverner qui ressort des sondages et de l’état d’esprit des Français peut imposer une entente des centristes.

    Car il serait totalement irresponsable de leur part de manquer l’opportunité qui se présente pour des querelles auxquelles les électeurs ne comprennent pas grand-chose sauf que les centristes, décidément, ne sont pas capables, une nouvelle fois, d’être crédibles à leurs yeux.

    Le deuxième challenge sera de savoir comment aborder la présidentielle.

    Les centristes doivent-ils avoir un candidat indépendant (voire deux s’il y en a un du MoDem et un de l’UDI) qui se présente quoiqu’il arrive ou doivent-ils faire une croix sur 2017, soit en se présentant à la primaire de la Droite avec 100% de chance d’être battus ou en renonçant à participer à ce rendez-vous électoral directement de quelque façon que ce soit?

    En préambule, on doit dire qu’il est difficile de prédire qu’un centriste puisse être vainqueur de la prochaine présidentielle.

    Même si rien n’est forcément donné, même si un Bayrou et, pourquoi pas, un Lagarde pourraient créer la surprise, il est plus sérieux d’envisager un score conséquent qui permettent de placer le centre et ses idées en position de force dans une alliance pour le second tour.

    L’évidence pour un courant de pensée majeur et indépendant est d’avoir un candidat à la reine des élections qui est la présidentielle dans notre système politique actuel.

    Renoncer à s’y présenter, c’est admettre que l’on est incapable de la gagner mais aussi incapable de bien y figurer et d’en retirer un avantage politique.

    Si l’on regarde bien les résultats des dernières présidentielles, il semble clair que les centristes ont existé plus ou moins bien (autour de 7% en 2002, 18,5% en 2007 et 9% en 2012).

    Pour autant, ils ont été incapables de bien négocier leur force électorale pour gouverner ou même influencer le pouvoir issu de ces élections.

    Il faut évidemment que cela change.

    Cependant, ce n’est pas en refusant d’être présent au premier tour de la présidentielle de 2017 que les centristes pourront peser réellement et non à la marge sur la gouvernance de la France.

    En décidant de participer à la primaire de la Droite – où les quelques milliers de militants ne feront pas le poids face aux dizaines de milliers de l’UMP, sans parler des sympathisants et ce même en cas d’un mouvement populaire en faveur des partis centristes –  et en se désistant pour un des candidats présent au second tour de celle-ci et en se ralliant au vainqueur, les centristes auront quelques miettes et quelques promesses mais elles seront loin de valoir celles qu’ils pourraient obtenir dans des négociations entre les deux tours d’une présidentielle où c’est la victoire finale qui est en jeu, installant une pression sur celui qui veut rallier derrière son nom.

    Une réalité même si le vainqueur de la primaire s’appelle Alain Juppé.

    Reste une troisième alternative qui serait de ne pas participer directement à la présidentielle en se préparant avant tout pour les législatives qui suivront et en tentant d’influencer le choix des candidats de Droite (Juppé) et de Gauche (Valls) puis en s’engageant pour l’un d’entre eux (plus Juppé que Valls mais que se passerait-il si c’était Sarkozy-Valls?).

    Les centristes se retrouveraient dans une configuration qu’ils ont connue en 1995 avec leur soutien raté à Edouard Balladur.

    Mais, en misant sur le bon cheval, ils pourraient, en amont, négocier un vrai contrat de gouvernement avec une vraie alliance électorale.

    Cette dernière solution n’est évidemment pas la meilleure alors que l’élection présidentielle est un passage obligé pour les grands courants politiques d’exister et de peser.

    Mais, à défaut d’être présent directement, ne vaut-il pas mieux ne pas y aller que de se ridiculiser dans une primaire à droite comme Jean-Michel Baylet se ridiculisa en 2011 dans la primaire à gauche, où le président des Radicaux de gauche obtint laborieusement 0,64% des voix…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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